Alain MERMIER. ALBERTVILLE AUTREFOIS : Les années 30. Page 016

De grand matin, une animation inacoutumée régnait dans les principales artères de la ville. Rue de la République, le Marché battait son plein, servant de quartier général à tous les cultivateurs et cultivatrices d'une des plus riches et plus pittoresques régions de la Savoie. Le long du quai des Allobroges s'étalait, prospère, tout le négoce des marchands forains. Une foule considérable allait et venait auprès des éventaires bien garnis, tandis qu'une jeunesse ardente et heureuse cherchait des distractions -celles de son âge- autour des manèges, chevaux de bois, barraques de sauvages authentiques.

A cet endroit, la foire aux bestiaux eut un succès considérable et vit se réaliser d'importantes affaires.

Un tour de foire.

L'activité est plus particulièrement fébrile sur l'Esplanade de l'Arly où s'alignent, dans un décor de rêve, les stands de la Foire-Exposition. On peut dire que l'on a sous les yeux, en un raccourci vivant, tout l'effort d'une région aux multiples industries, aux commerces les plus divers.

La ville d'Albertville a tenu à offrir aux visiteurs, en guise de bienvenue, un stand de haute tenue artistique, avec les gravures de Conflans, empruntées au livre savant de M. Gabriel Pérouse, archiviste de la Savoie. Les sculptures de M. J.B Weitmen, artiste albertvillois, occupent une place d'honneur dans ce stand, notamment le buste de M. Emile Combes, commandé par l'État français.

Les grands firmes automobiles Citroën, Peugeot, Delahaye présentent les modèles les plus récents qui font d'incessants progrès. Le meuble savoyard, aux boiseries fines, aux ferroneries artistiques, trône avec orgueil à cette exposition régionale. La miroiterie savoyarde étonne le visiteur profane par ses présentations où l'utile est joint à l'agréable. Le miroir diaphane Argus réalise notamment le rêve de tant d'humains : "Voir sans être vu".

Les stands de T.S.F, de machines agricoles, d'appareils sanitaires, de dégustations diverses, de pompes à incendie, de potasses d'Alsace, de lingerie, de pâtes alimentaires, retiennent longtemps l'attention des visiteurs. On s'est particulièrement arrêté dans le stand des Aciéries d'Ugine qui présente, en réduction, la multiplicité de leur fabrication.
                                                       La visite officielle.

A 10 heures, M. Grégoire, préfet de la Savoie, accompagné de M. Périllat, maire d'Albertville, du commandant Humbert du 7e chasseur, du lieutenant de gendarmerie Pouchod, de M. Savin, professeur d'agriculture, de M. Jarsuel, de M. Gachet, conseiller général de Beaufort-sur-Doron, fait son entrée à la foire.

Il rend visite à chaque stand, prenant un intérêt visible à toutes les manifestations diverses de l'activité régionale et ayant un mot aimable pour tous les exposants.

M. Grégoire s'est plus spécialement arrêté dans les stands automobiles, celui de Citroën, de Delahaye, de Delage, et a manifesté son admiration pour les superbes voitures, aux lignes pures, qui leur étaient présentées.

Cette visite instructive fut faite sous la direction aimable de MM. Gaudin, commissaire général, Fontanet, secrétaire général, Mont-Jovet, trésorier général, Grisard, Million Ambroise, Rivoire, Casséty Jean, Million Philippe, Merlot Félix, Carrier Alphonse, Collomb Barthélemy, Bugnard Amédée, Pernet Louis, Fairy René, Jarret, Coppier.

A l'issue de ce tour de foire, un vin d'honneur a été offert aux officiels dans les bureaux de la Foire. Tandis qu'on dégustait une savoureuse Roussette, M. le Préfet Grégoire félicita exposants et organisateurs pour le grand effort qu'ils avaient réalisé afin de mettre en valeur et en vedette les produits et les fabrications de la Savoie...

Un déjeuner intime a réuni, à midi, à l'hôtel Million, les officiels, les membres du Comité de Foire et les journalistes. Tous se contentèrent de déguster le succulent menu préparé par le chef réputé de l'établissement. Aucun discours ne fut prononcé.

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